Le Général MICHELIN
( Par le Général Pierre BERTIN )
Le Général Pierre MICHELIN, issu d'un milieu
modeste a façonné son destin à la force du poignet
grâce à un travail acharné. Ses titres de la
guerre de 14-18 -cinq palmes et trois étoiles - sont
exceptionnels. Il vient s'y ajouter en 1923 de
glorieux états de service. Le Général Michelin fut aussi
le commandant des écoles de Saint Maixent.
Pierre MICHELIN a vu le jour à COMMENAILLES.
Rien ne le prédestinait au métier des armes. Fils d'un
petit exploitant forestier, il aurait dû, selon la
coutume, succéder à son père. Son certificat d'études
obtenu haut la main, il quitte le toit familial pour
trouver refuge chez un vieux curé ami qui en échange de
menus services, le prend en charge en lui inculquant
quelques notions susceptibles de compléter ce qu'il avait
retenu de la " communale ".
En 1895, il a dix neuf ans, il s'engage au 27ème régiment
d'infanterie en garnison à DIJON où les Comtois se sentent
chez eux. Successivement caporal, puis sergent, il tente
le concours de Saint Maixent alors que celui-ci se situe
encore au niveau de l'enseignement primaire élémentaire.
Admis en 1899, il aborde la carrière d'officier par la
voie dite semi-directe.
Le résultat, au terme de son année d'étude, il sort n°3
sur les 307 élèves constituant la promotion du Transvaal.
Classement qui, lui permet de choisir le 2ème régiment
de tirailleurs algériens en Oranie.
Il apprend l'arabe, le berbère, atout incomparable auprès
des musulmans. Pendant quatre années, il vit en poste
perdu dans le bled, à la tête de sa section et avec un
seul sergent européen. Il se bat aux confins marocains
sous le commandement supérieur de Lyautey.
Ses titres de guerre lui vaudront les galons de capitaine
dès 1912 et la croix de chevalier de la Légion d'honneur
en 1913.
Rentré en métropole, il sert dans les alpes.
Le 13 août 1914, il part, de Barcelonnette, pour la
Grande Guerre à la tête d'une compagnie du 157ème R.I. et
le 22 septembre, à la Chipotte, il est promu chef de
bataillon à titre temporaire. En 1916, officier de la
légion d'honneur, commandant à titre définitif, il devient
chef de corps du 43ème bataillon de chasseurs à pied.
Il publiera 2 ouvrages sur la guerre " Carnets de
campagne " et " Présents ". Après l'armistice du 11
novembre, dans l'Alsace libérée, il commande le 31ème
B.C.P. à Sélestat.
En 1923, c'est le Maroc, à l'état major de Lyautey. Le
maréchal l'envoie d'abord faire, dans tout le Protectat,
une tournée de conférences sur le Maghreb et
l'Islam. Puis il confie le 13ème régiment de tirailleurs
algériens pour les très dures opérations du Rif. Il gagne
quatre citations qui viennent s'ajouter aux cinq palmes
et aux trois étoiles déjà obtenues sur le front
occidental de 1914 à 1918. Il rentre en France en 1926 et
suit les cours du Centre des Hautes études militaires
avant de commander le 46ème R.I. à Fontainebleau.
En 1930, on lui confie l'Ecole militaire de Saint-Maxient,
cette institution qu'il avait quittée trente ans
auparavant.
Il y recevra les étoiles de brigadier.
En 1935, il quitte cette chère école pour assumer de plus
hautes fonctions. Promu divisionnaire, il commande
la 23ème division d'infanterie à Limoges et en 1936, ayant
reçu sa quatrième étoile, il est placé à la tête de la
5ème région militaire à Orléans. Atteint par la limite
d'âge de son grade en 1938, il passe en deuxième section,
jusqu'à ce que la mobilisation de 1939 le rappelle à
l'activité pour commander la 5ème région territoriale,
toujours à Orléans.
Après la débâcle de 1940, retiré dans une discrète
retraite à Limoges, il s'éteint en 1952 à l'âge de
soixante seize ans. Fidèle à sa province natale, il repose
au cimetière de COMMENAILLES où une plaque apposée sur sa
tombe par les soins de la municipalité exprime l'hommage
d'une population justement fière du plus glorieux de ses
enfants.
COPIE DE 2 PARTIES DE SON DOSSIER
MILITAIRE
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